Les cultures, mœurs et coutumes humaines ont toujours été riches de pratiques étonnantes. Parmi elles, le Nyotaimori 女体盛り – ou “corps sushi” – consiste à déguster des sushis, makis ou sashimis sur le corps d’une femme nue. À l’occasion de la fête de la gastronomie, focus sur un art d’origine japonaise, entre tradition culturelle, jeu avec de la nourriture et pratique sexuelle…
Le Nyotaimori, c’est quoi ?
Un corps de femme nu allongé et recouvert de sushis : voici ce en quoi consiste l’art du Nyotaimori. Cette tradition pour le moins surprenante nous vient tout droit du Japon. Et il est naturel qu’elle suscite des questions…
Pour mieux la comprendre, rappelons tout d’abord son origine, dont les précisions restent floues. Le Nyotaimori était à la période Edo une coutume populaire parmi les samouraïs. Ces derniers, après leurs batailles, se réunissaient dans des okiya ou maisons de geisha. La tradition était alors de se nourrir directement sur les corps de femmes nus pour célébrer leur victoire.
De nos jours, cette pratique se fait plus discrète et n’est plus considérée au Japon comme une tradition culinaire, mais plutôt comme un jeu érotique. Cela dit, elle a inspiré certains restaurateurs* à travers le monde – Pays Bas, États-Unis – qui ont su y voir une opportunité économique. En effet, le côté artistique du Nyotaimori se prête parfaitement à la proposition d’une dégustation de sushis spectaculaire et onéreuse… Mais le prix à payer dépasserait-il la dimension financière ?
Une activité controversée
Difficile d’évoquer le Nyotaimori sans aller à l’essentiel : une femme remplace littéralement une assiette ou un présentoir. Si la tradition exclut tout caractère sexuel de cette pratique parfois juste considérée comme un art, on ne peut exclure une littérale objectification de la femme. Ce caractère humiliant pour l’image de la femme fait réagir sans surprise bon nombre d’organisations et de personnalités féministes. À noter qu’il existe un équivalent masculin – le Nantaimori – toutefois moins répandu.
Si cet aspect dégradant pour l’image de la femme est compréhensible, il est important de rappeler que certaines personnes – notamment des femmes – peuvent aussi choisir de pratiquer le Nyomaitori pour d’autres raisons et parce qu’elles y voient une tout autre dimension.
Un art à s’approprier
Le consentement et le désir font de l’objectification un fantasme, une envie. En ce sens, la soumission de la femme impliquée dans le Nyotaimori peut clairement entrer dans la catégorie des jeux BDSM pleinement consentis. Sans même aller jusqu’à la soumission et la domination, dans celle des jeux érotiques avec de la nourriture. Pour changer de la chantilly et des fraises plutôt classiques, pourquoi ne pas manger des sushi au lit ?
Si l’on sort de l’aspect traditionnel de la coutume des samouraïs ou de la dimension pécuniaire des restaurateurs et professionnels de l’événementiel, le body sushi peut être un simple jeu érotique entre partenaires consentants. Plus loin encore, cela peut être considéré comme un art, puisque la disposition des sushis peut laisser libre cours à l’imagination de celleux qui s’en chargent.
Un corps nu, des sushis, makis et sashimis joliment disposés dessus… Si vous et votre partenaire en avez envie, libres à vous de vous approprier le Nyotaimori. Si vous êtes excité·e par la soumission, vous pouvez même ajouter des accessoires BDSM de type bâillon ou corde shibari à vos jeux, qui n’en seront que plus délicieux.
Tradition japonaise ancestrale, activité controversée, jeu érotique de nourriture ou séance BDSM : libre à vous et à votre partenaire de faire du Nyotaimori ce dont vous avez envie. Attiré·e par d’autres jeux de bondage ? Notre tuto bondage : nœuds de base pour débuter pourrait bien vous aider à pratiquer en toute sécurité…
* En restaurant, un code de conduite est bien sûr mis en place. La nourriture n’est pas en contact direct avec la peau.