Le syndrome du choc toxique (SCT) est provoqué par des toxines libérées par certaines souches de bactéries récurrentes dont la bactérie S. aureus. À elle seule, cette bactérie représente un cinquième des staphylocoques dorés et produit des toxines TSST-1. Ces toxines, une fois présentent dans l’organisme, s’attaquent aux différents organes vitaux du corps comme le foie, les poumons ou encore les reins et provoquent chez la personne atteinte, une extrême fatigue. C’est une maladie infectieuse rare mais grave.
Est-ce courant d’avoir un choc toxique ?
Le choc toxique semble de plus en plus détecté. En effet, on observe une hausse significative de cas en France. Alors qu’en 1990, aucun cas de SCT n’était détecté (peut-être mal diagnostiqué à l’époque), on en comptait 5 en 2004. En 2011, elles étaient 19 et enfin 23 en 2017.
Comment l’éviter ?
Une étude réalisée par une équipe spécialisée du CHU de Lyon a révélé qu’aucun produit sur le marché ne présente un danger pour les femmes. Le risque n’est donc pas sur le produit utilisé : tampon, éponge, coupe menstruelle ; mais bien par la façon dont on l’utilise. Le choc toxique est provoqué par la stagnation de sang dans le vagin causée par des tampons, des coupes menstruelles ou encore des éponges. Le vagin, lors des règles, a un pH moins acide, ce qui est propice à la multiplication des bactéries dont la fameuse S. aureus, présente naturellement dans le corps et qui libère des toxines TSST-1.
Le docteur Gérard Lina, biologiste médical au CHU de Lyon explique sur cette bactérie qu’elle n’est pas dangereuse mais porter un tampon de manière prolongée peut la « bloquer » au niveau du vagin. C’est alors qu’elle se multiplie et qu’elle produit les fameuses toxines TSST-1 qui se déplaceront par voie sanguine jusqu’aux organes.
Pour l’éviter, il faut adopter des gestes simples (si vous utilisez des coupes menstruelles, des tampons ou des éponges) :
- Bien se laver les mains avant l’application de protection d’hygiène intime.
- Ne pas garder plus de 4h une protection d’hygiène intime.
- La nuit, privilégiez les culottes menstruelles ou serviettes hygiéniques.
En utilisant au quotidien des serviettes hygiéniques ou des culottes menstruelles, vous ne risquez pas de choc toxique puisque vous n’insérez rien dans votre vagin.
Reconnaître les symptômes d’un choc toxique
Quand le choc toxique apparaît, voici les symptômes que vous pouvez détecter :
- Vomissements
- Diarrhées
- Hyperthermie (supérieure à 38,5°C) ou hypothermie (inférieure à 35°C)
- Hypotension artérielle brutale
- Accélération du rythme respiratoire
- Tachycardie
- Diminution des urines
- Cyanose des extrémités (bleutées voire noires)
- Perte de conscience
- Coma
Avec autant de symptômes, il est souvent difficile de poser un diagnostic sur cette infection. Le corps médical confond souvent la grippe et le choc toxique à cause de la similitude de nombreux symptômes. Dans les cas les plus extrêmes, le choc toxique peut conduire à l’amputation d’un membre qui aura commencé à nécroser ou au décès.
Que faire si vous reconnaissez ces symptômes ?
Si vous souffrez d’un ou plusieurs symptômes parmi la liste énumérée juste au-dessus, il faut vous rendre aux urgences. Pour accélérer la prise en charge, indiquez au corps médical toutes les informations en votre possession (symptômes, protection utilisée, cycle menstruel). Dans la majorité des cas, une hospitalisation et un traitement avec des antibiotiques stoppent l’infection.