Vous êtes nombreuse et nombreux à vous poser la question et à nous avoir demandé à quoi ressemble une vraie relation de Domination/soumission.
Bien que les pratiques BDSM (Bondage et discipline, domination et soumission, sado-masochisme) se soient popularisées ces dernières années, il y a encore beaucoup d’idées reçues à leur sujet. Ces pratiques sont d’ailleurs souvent perçues comme sombres et mystérieuses.
Exerçant une certaine fascination sur les non-initié·e·s, la relation de Domination et de soumission intrigue, et la question « En quoi consiste une vraie relation Dom/soumis·e ? » brûle (presque) toutes les lèvres. Vous vous demandez incidemment s’il serait possible de les tremper vite fait bien fait dans la coupe BDSM pour goûter aux plaisirs du kink sans trop vous engager, ou si vous allez devoir vous constituer membre permanent·e de la communauté BDSM pour avoir le droit de les savourer.
Pour de nombreux couples, les bénéfices d’une initiation à la Domination et à la soumission sont surprenants. Ces bénéfices ne sont toutefois pas forcément liés au sempiternel cliché de la paire de menottes et de la fessée érotique. Ce sont plutôt l’idée du lâcher-prise et le renoncement du pouvoir au profit de la personne dominante qui créent cette relation de confiance privilégiée dans le couple.
Sortant du cadre “vanille” de la relation traditionnelle, cet échange de pouvoir entraîne une exploration intime plus approfondie au sein du couple et constitue un secret sexy qui en renforce la complicité. La confiance mutuelle requise pour s’abandonner ensemble à des jeux érotiques d’une intensité hors norme peut également provoquer une attirance plus forte que jamais envers son·sa partenaire.
Il n’y a pas lieu de se sentir intimidé·e à l’idée de s’initier à une relation Dom/soumis·e qui implique en essence une profonde confiance mutuelle et un respect total l’un·e de l’autre. En poursuivant votre lecture, vous découvrirez toute la beauté d’une relation qui s’enrichit de l’échange de pouvoir entre ses deux partenaires.
Qu’est-ce qu’une relation Dom/soumis·e ?
Dans une relation Dom/soumis·e, l’une des deux personnes participantes tient le rôle dominant (Dom), tandis que l’autre tient le rôle soumis (soumis·e). Les termes maître, maîtresse, dominateur, dominatrice et domina sont également utilisés pour le rôle dominateur, et le terme esclave est également utilisé pour le rôle soumis. L’abréviation D/s est souvent utilisée pour parler de la relation Domination/soumission.
La personne dominante peut être dominante par nature ou ne vouloir dominer que dans la pratique des jeux de rôle sexuels. Il en est de même pour la personne soumise qui le sera soit par nature, auquel cas elle aimera se soumettre dans n’importe quel domaine, soit seulement dans un contexte sexuel.
Partant de ce principe, certaines relations D/s ne se manifestent que dans un scénario sexuel, alors que d’autres s’étendent à tous les aspects de la vie. Lorsqu’un couple D/s fonctionne 24/7, on parle de relation TPE (Total Power Exchange, ou échange de puissance total). En d’autres termes, c’est ce que l’on appelle une relation D/s ultime.
Une relation D/s repose sur une confiance extrême. Cette confiance sera récompensée par le plaisir sexuel et/ou le bien-être psychologique et moral. C’est une relation qui fait appel à une grande complicité émotionnelle que certaines personnes ont beaucoup de difficultés ou n’arrivent jamais à atteindre dans le cadre d’une relation traditionnelle et de relations sexuelles conformes à la norme.
Le consentement est non négociable
La règle numéro 1 ? Le consentement n’est pas négociable, c’est un MUST. Il est requis d’abord et avant tout. Et il n’est pas seulement requis pour la pratique du bondage et des scènes BDSM, mais également pour toute activité intime et sexuelle. Une fois ces bases appliquées, tout le monde peut se détendre, se sentir en sécurité et prendre du plaisir. Après tout, c’est le but.
Respect et confiance
Les relations D/s sont basées sur le respect mutuel. S’il semble à la personne non initiée qu’un dominateur ou une dominatrice maltraite son·sa soumis·e, il faut savoir que les apparences sont trompeuses. Toutes les pratiques d’une relation D/s ont fait l’objet d’une discussion et d’un consentement préalables. Ces activités sont un souhait consenti entre Dom et soumis·e.
La personne dominante fait preuve d’un grand respect pour la soumission consentie de son·sa soumis·e. Elle respecte ses désirs, ses penchants hors norme, ses limites, et bien sûr le fait que la personne soumise ait accepté de renoncer volontairement à tout contrôle à son profit dans le cadre des limites consenties.
La personne soumis·e sait que son·sa Dom ne transgressera pas les limites consenties de sa soumission. Elle en éprouve le plus grand respect pour son·sa Dom. Les souhaits et limites de la personne soumise, qui évolueront au fil du temps, et l’exploration de nouvelles avenues sont abordés dans une communication régulière. Cet échange respectueux entre Dom et soumis·e représente la condition sine qua non de tout contrat D/s.
Cet accord qui se traduit par une confiance totale est le pilier du respect mutuel sur lequel toute relation D/s se doit d’être bâtie. Une telle complicité permet souvent aux pratiques BDSM de mettre à nu des zones de fragilité psychologique et sexuelle. Ces zones de fragilité permettent à leur tour de transcender les rapports intimes du couple D/s en séances de bondage intensément sensuelles et érotiques.
La confiance absolue n’a donc pas de prix. Le lien qui unit Dom et soumis·e est fort. Il se nourrit inlassablement de preuves de confiance par le biais de la contrainte, du châtiment ou par l’exploration de pratiques kinky diverses et variées, forgeant ainsi une relation de pouvoir unique entre Dom et soumis·e.
La liberté d’expression
S’il est important de privilégier la communication dans n’importe quel type de relation, c’est d’autant plus important dans une relation D/s où elle se doit d’être claire et régulière.
Dans une relation D/s, l’une des deux personnes participantes se soumet totalement au contrôle de l’autre, tandis que l’autre prend du plaisir à exercer un contrôle absolu. Ce contrôle peut prendre la forme de rapports sexuels imposés (en vertu du contrat) ou de tâches à effectuer qui n’ont pas nécessairement un caractère sexuel.
Une telle renonciation et une telle acceptation du contrôle intime exigent une discussion claire et approfondie entre Dom et soumis·e. Cette discussion est non seulement indispensable en début du contrat, mais également tout au long de la relation dont elle constituera un aspect majeur.
Quand “Stop” signifie “Surtout n’arrête pas”, comment peut-on vraiment dire “Stop” ?
Au cours d’une séance de fessée érotique ou d’une scène de bondage, la personne soumise a souvent tendance à se répandre en protestations. Ces protestations font partie intégrante du jeu de rôle. Elles ajoutent un élément d’excitation supplémentaire à l’ambiance et exacerbent le désir et les sens des deux partenaires.
Si “Non, arrête !” signifie “Continue, j’adore !”, comment peut-on savoir si la personne soumise veut vraiment mettre un terme à son supplice ? Et comment la personne dominante peut-elle savoir si “Non” signifie vraiment “Non” et si “Arrête” signifie vraiment “Arrête” ?
Tout ça peut paraître contradictoire et difficile à comprendre, surtout lorsque les deux partenaires semblent prendre du plaisir et ne montrent aucun signe de vouloir mettre un terme au supplice en cours. Mais de l’extérieur, on peut se poser les questions suivantes : La sécurité de la personne soumise est-elle en jeu ? Et si la personne dominante interprète mal la situation ? Comment la personne soumise peut-elle dire “Arrête” et être prise au sérieux ?
Pas d’inquiétude ! Toute relation D/s fonctionne sur une manière préventive et sans ambiguïté de dire clairement “Arrête” : le recours à un safe word, ou autrement dit un mot de sécurité. Le safe word ou mot de sécurité, à déterminer avant toute pratique de jeux kinky, est la meilleure manière de garantir que la personne soumise peut explicitement demander à la personne dominante de mettre un terme à son supplice.
Mais attention, un safe word ne peut pas être un mot comme “Non” ou un mot comme “Arrête” qui, comme nous l’expliquons plus haut, auraient un caractère ambigu dans le contexte d’un jeu ou d’une relation sexuelle kinky. Ces mots-là sont donc à exclure. Par contre, des mots aussi improbables que “girafe”, “tracteur” ou “blanquette”, par exemple, sont tellement hors contexte qu’ils ne pourront que signifier “Arrête” lorsque vous aurez convenu de leur signification entre vous.
Un simple mot de sécurité peut également être remplacé par le système des feux tricolores. Dans ce cas, le mot “rouge” signifiera “Arrête immédiatement”, le mot “orange” signifiera que le supplice commence à devenir trop douloureux ou inconfortable et qu’il faut être vigilant·e, et le mot “vert” signifiera que tout va bien.
Ce que l’on ressent dans une relation D/s
Fondée sur la liberté d’expression, la relation D/s s’appuie sur une communication régulière des désirs et des besoins des deux partenaires. Entraînant une confiance mutuelle absolue, cette grande liberté permet de se sentir vulnérable sans pour autant éprouver la moindre appréhension, et de connaître une satisfaction sans précédent du corps et de l’esprit. La fusion de tous ces ressentis fait de la relation D/s la base d’une complicité carrément magique.
Même une bonne fessée érotique ou cette envie irrépressible et ô combien excitante de gigoter sous l’emprise d’une contrainte BDSM n’arrivent pas à la hauteur de ce que l’on ressent dans une relation d’une telle profondeur. Pourquoi ? Parce que ce sentiment est fondé sur l’équilibre et le soin accordés à l’assouvissement des besoins respectifs de la personne dominante et de la personne soumise, quelle que soit la manière dont ces besoins sont manifestés.
Dans une relation D/s, le pouvoir fonctionne en fait dans les deux sens, puisqu’il ne faut pas perdre de vue que, si la personne dominante semble être la seule à détenir le pouvoir, elle donne en fait le pouvoir d’assouvir ses fantasmes à la personne dominée.
Avec leur cravache, leur palette à fessée, leur corde de bondage et leurs requêtes sexuelles qui font toutes partie du fun et dégagent une bonne dose d’érotisme, les scènes BDSM sont très sexy. Mais même les aspects non érotiques d’une telle relation ont leur part de sex-appeal, car les profonds bienfaits émotionnels et psychologiques qui sont souvent l’apanage d’une relation D/s dépassent en puissance tous les orgasmes atteints lors d’une bonne séance de bondage.
Un tel échange de pouvoir et le partage d’un tel secret ont le fort potentiel de rapprocher le couple et de lui redonner une nouvelle jeunesse. Se voir offrir le contrôle total de son·sa soumis·e en cadeau par renoncement volontaire, ou renoncer complètement et volontairement à tout contrôle sur soi au profit de son·sa partenaire est générateur de sensations fortement enivrantes.
N’oubliez pas que ce qui compte avant tout, c’est le FUN !
Nul besoin de plonger corps et âme dans les pratiques BDSM pour savoir si vous êtes fait·e·s pour une relation D/s. L’important est de prendre du plaisir en mode fun et sécurisé.
Dans une relation D/s qui se respecte, il n’y a donc rien à craindre, et rien ne vous empêche de faire l’expérience et de voir où ça vous mène. Les relations D/s évoluent. Elles s’adaptent aux besoins, aux requêtes et aux limites des deux partenaires en constante évolution, ce qui est tout simplement rassurant.
Si vous envisagez de vous initier aux plaisirs d’une relation D/s, vous venez juste de faire votre premier pas et de vous tourner (résolument) vers une nouvelle vie sexuelle kinky ! N’oubliez pas que votre vie intime vous appartient. Nul n’est censé savoir ce que vous en faites si vous ne souhaitez pas en parler. Vos explorations érotiques en couple seront votre secret sexy à tous les deux, un point c’est tout.
Grâce à ce beau voyage sensuel et innovant, votre imagination pétillera de mille pensées érotiques, vous mettrez du piment dans votre sexualité, et vous connaîtrez le plaisir d’une excitation à fleur de peau 24/7 entre vous.