La sexomnie – ou sexsomnie – est un trouble du sommeil rare. Bien loin d’une pratique sexuelle, c’est une vraie maladie ! Symptômes, causes, conséquences, traitements possibles : on vous dit tout sur le somnambulisme sexuel…
Qu’est-ce que la sexomnie ?
La sexomnie, ou sexe dans le sommeil, est une variante du somnambulisme. Un cas bien particulier, puisque les personnes atteintes de ce trouble adoptent des comportements sexuels… Pendant leur sommeil ! Les épisodes peuvent apparaître lors n’importe quelle phase du sommeil. Les sexomniaques, quant à eux, n’ont la plupart du temps aucun souvenir des actes survenus pendant la nuit. Encore plus troublant : pendant la crise, le ou la malade peut paraître éveillée et en état de conscience, même si elle ne l’est pas en réalité.
Cette parasomnie – ou trouble du sommeil – n’est pas encore officiellement inscrite dans le Manuel diagnostique et statistique des troubles mentaux (DSM)*. Cependant, elle est considérée comme un véritable trouble psychique. En effet, elle affecte fortement la santé mentale et le comportement des individus, hommes comme femmes, indépendamment de leur volonté.
Ce souci psychologique est complexe à comprendre. Les causes de son apparition sont difficiles à déterminer. Cependant, les études révèlent certains facteurs favorisant la maladie :
- Anxiété et stress psychologique.
- Mauvaise qualité du sommeil, parfois liée à d’autres troubles du sommeil, comme l’insomnie ou la narcolepsie, ou encore à de l’apnée du sommeil.
- Consommation d’alcool et/ou de drogues.
Mais alors, comment ces épisodes se manifestent-ils ?
Les symptômes du somnambulisme sexuel
Ce trouble du sommeil est rare et particulièrement complexe à détecter. En effet, difficile d’identifier une maladie qui se manifeste pendant qu’on dort. C’est pourquoi la plupart du temps, le repérage se fait par le ou la partenaire de la personne atteinte. Malheureusement, le comportement sexomniaque peut se manifester de différentes manières, impliquant une ou plusieurs personnes.
Les symptômes les plus fréquents sont les suivants :
- Somniloquie érotique et gémissements. Pendant son sommeil, l’individu peut avoir des paroles ou des gémissements qui susciteront l’excitation.
- Gestes à caractère intime sans contact physique. La personne peut produire des mouvements sexuellement connotés : agitations, mouvements du bassin, frottements…
- Masturbation. En plein épisode sexomniaque, l’individu atteint peut s’adonner à des plaisirs solitaires.
Par ailleurs, si la personne n’est pas seul·e, la sexomnie peut prendre une tout autre tournure :
- Somniloquie érotique à l’égard du ou de la partenaire. Les paroles vont alors impliquer ou s’adresser à la personne présente.
- Gestes à caractère intime avec contact physique. Il peut arriver que le ou la sexomniaque se mette à frôler, toucher, ou caresser, voire masturber la personne avec qui il ou elle se trouve.
- Actes sexuels. L’individu peut perpétrer des avances et des gestes explicites, jusqu’à avoir un vrai rapport sexuel avec son ou sa partenaire.
Quand la sexomnie devient risquée
Les derniers symptômes évoqués ne peuvent que nous questionner sur les risques, parfois dramatiques, que peut causer cette maladie. Et établir un lien direct avec le consentement, principe de base de la sexualité…
Assister aux épisodes sexomniaques de son ou sa partenaire peut être choquant. En effet, la désinhibition totale de la personne atteinte peut donner lieu à des paroles, comportements et actes inhabituels, plus agressifs ! Avec pour conséquences possibles des problèmes relationnels et psychologiques : conflits, rupture, traumatisme émotionnel, dépression… Dans les cas les plus extrêmes, ce trouble du sommeil peut mener à l’agression sexuelle ou au viol, que vous soyez un homme ou une femme.
Les risques dramatiques que peut engendrer cette maladie sont problématiques pour les deux personnes. En effet, si le somnambule ne se souvient pas de ses actes, comment déterminer son degré de responsabilité ? Plusieurs faits divers dramatiques attestent de la complexité de cette maladie. De plus, même dans les cas les plus minimes, culpabilité, honte, sentiment de perte de contrôle, peur de faire du mal, dépression… Peuvent aussi toucher l’individu atteint.
Sexomnie : comment s’en sortir ?
Si vous ou l’un de vos proches êtes sujet à un ou plusieurs sy, n’hésitez pas à vous faire accompagner par des professionnels. Identifier et diagnostiquer, c’est franchir une première étape vers la guérison !
Tout d’abord, vous pouvez en parler à votre médecin traitant. Il vous orientera sûrement vers un médecin spécialiste du sommeil, en libéral ou dans un centre du sommeil. Polysomnographie, évaluation psychiatrique, examen neurologique ou encore IRM, sont autant de moyens de détecter les spécificités de votre maladie. Chaque cas est unique et doit être pris en charge.
Selon vos résultats, un traitement médicamenteux, une thérapie comportementale et cognitive, ou encore des conseils pour une meilleure hygiène de vie, pourront vous être prescrits ! Il peut aussi s’agir de régler un problème sous-jacent, comme une dépression, une anxiété chronique ou une addiction, pour guérir de cette maladie du sommeil. Privilégiez également les moments de détente avant de vous endormir. Les massages relaxants avant de dormir sont les bienvenus !
*Ouvrage de référence publié par l’Association américaine de psychiatrie, décrivant et classifiant les troubles mentaux.